À la première lecture de sa peau, il avait perçu sa lumière.
Une main dans la sienne, pour se souhaiter la bienvenue, avait pris l’allure d’une étreinte. C’était étrange, ces retrouvailles avec une inconnue que l’on connait depuis toujours, la gardienne de son cœur à qui l’on supplie de dévoiler son visage. Il regardait maintenant ce visage, et à sa grande surprise, il le connaissait déjà. Il l’avait souvent dessiné, sur tous les murs de sa cabane d’enfant où il aimait se réfugier lorsque les adultes piétinaient ses certitudes et mettaient un voile sur toute la lumière du monde.
Aujourd’hui, il savait que l’Amour avait un nom, une odeur, un sourire. Il sentait toutes ses présences vivre et danser sous sa peau et dans ses chairs. Il savait qu’il ne serait plus jamais le même. Quoi qu’il advienne, il ne serait plus jamais le même. Il se souvint de sa crainte de l’étreindre, de peur que sa mémoire lui revienne. Au tout premier baiser, le flow des siècles et des siècles c’était engouffré dans ses veines, emportant tout sur son passage. En quelques secondes d’éternité, son âme avait enlacé la sienne et l’avait porté dans le monde des vivants. Elle était belle comme le jour et portait en elle la tendresse des anges qui caresse les enfants. La douceur des ses lèvres avait tatoué dans le cœur de son bien aimé, les mots « pour toujours » dans toutes les langues de l’Univers. Elle l’avait reconnu elle aussi. Elle savait que c’était lui, la par manquante d’elle-même. Elle lui avait fait l’Amour avant même de le toucher, comme une promesse de repas de fête invité par la Reine. Et quand elle s’est ouverte à son désir, quand il a pris son corps et son Âme, ce n’était plus de l’Amour, mais c’était l’Amour même, le soutien du monde, la vie qui chante, le sourire de Dieu.
Amen & Namasté 💗🙏🏽
(Source: « Le Grand Amoureux » – Daniel Souffir)
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